Tuesday, February 28, 2006

De Claude Yvroud (extrait de T-B 45)

Nous sommes à coup sûr platoniciens, lorsqu’il critique, Platon, les longs métrages américains qu’aucun humain d’âge sensible ou de sensibilité fragile, ne devrait regarder, car ce que produit l’effet de ces films sur la mimésis, et ce qu’elle produit ensuite fidèle à elle-même, nous le constatons chaque jour sur les populations d’humains d’âge sensible ou de sensibilité fragile. Les actes se révèlent, ça fait du dégât, la nuit tombe les quartiers s’animent les êtres sortent d’eux-mêmes, hors d’eux ils font vraiment n’importe quoi et surtout si on les encourage.
Beaucoup moins Aristotéliciens nous sommes lorsqu’il court, Aristote, dès la fin de son cours en voir de ces métrages inconvenants de l’idéologie très très librement libérale. Impatient et juvénile, toujours levant la jambe plus qu’il ne convient cet Aristote, avec cet air sympathique léger et jeune, impatient de jouir de ces tragédies bruyantes en couleurs pastelles qui selon lui et au contraire de Platon, distillent dans la distance, s’immiscent dans la réflexion éventuelle, en produisent d’ailleurs. En aucun cas ne produisent du réel qui exprimerait du réel à exprimer ensuite comme du réel seul, pur jus, pur et dur et tel quel, qui empêcherait les populations sensibles de rentrer en elles-mêmes et de se demander ce qu’elles sont en train de faire, là, devant un feu à base de pièces métalliques matériaux composites et pneus, fumée noire, objet de propriété, qui hier encore, roulait.
Ce Platon, lui non-plus, ne serait n’est pas à ce qu’il parait ce froid pisseur coupeur d’envies que l’on a bien voulu portraiturer sans vraiment le connaître, cependant certes, mais un humoriste réfléchi. Je ne voudrais pas faire croire oh non que je me rallie à l’un ou à l’autre qui sont quand même des moralisateurs philosophiques des poseurs à qui l’on emprunte au besoin ici ou là - faut que ça serve, l’exemple ne court pas les rues - ce dont on a besoin. …car Titeuf, le philosophe des jeunes, Titeuf a fait beaucoup de dégâts lui aussi, toutes strates culturelles confondues. Souligner, la parole, de cette façon, de ces enfants dont la question, la seule et perpétuelle question est : comment pourrais-je me cacher dessous de lit des parents et savoir ce qu’ils font (enfin, c’est ce que disent les psychologues) ? Pouah quelle vulgarité quelle glissade dans la bassesse et les bas instincts, un danger pour la jeunesse.
Bien que l’instinct de conservation et d’accouplement ne peuvent devenir esthétiques que par la consécration morale ou par le comique, il est néanmoins intéressant de voir que les conséquences naturelles, leur satisfaction, peuvent entrainer des situations qui sur le plan esthétique, peuvent nous sembler encore plus grossières. Voir Spirou, qui a bien évolué dans l’hardiesse des images mais aussi des thèmes, de l’ambiance beaucoup plus adulte que naguère oh si, si l’on compare, et qu’enfant nous comparions déjà sans relâchement, très et curieux de beaucoup, oui déjà, …si l’on s’en réfère au passé des images, où un bouquet de fleur devait remplacer la vue d’un pistolet, l’éclatement des étamines se voulant sans doute, tentative de meurtre, cela cautionne aujourd’hui, et la liberté d’accueil d’une diversité frôlant l’obscène de la pensée minimum, touchant ferme, la liberté d’une certaine violence sans pensée.
Habitant ces moqueries en lisant ces bévues on rit de tout, des pires travers, …on se taille facile dans Spirou, ça clash sec dans Spirou ! D’une certaine façon, l’un et l’autre, Platon et Aristote, s’entendent pour dire mais on ne les entend pas, qui entend-on aujourd’hui en faisant l’effort d’ ? S’entendent..., que..., ça ne devrait point être, ça comme ça. De toutes les façons, tout ça, ça, ce que je viens de…, imposerait de penser la mimésis autrement qu’à la manière Aristotélicienne. Si l’on conçoit la mimésis non pas comme l’imitation d’une action mais comme une opération d’actualisation, ça va tout de suite mieux.
Mais mais...

Extrait de "Les déserts médicaux"

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